On les a tous connu ces lundi matins où l’on se réveille du pied gauche et la journée la plus productive de votre semaine se retrouve ruinée par votre susceptibilité. Notre productivité et sensibilité sont souvent plus proches que nous le pensons.
C’est pour cela qu’aujourd’hui on en parle !
Ce n’est pas par ce que vous êtes jeune entrepreneur que vous devez tirer un trait sur vos sentiments. Nous vivons dans une société à haute susceptibilité où l’homme tente de ressembler à une machine de plus en plus tôt afin de cacher derrière le masque de manager des sensibilités exacerbées. La seule chose qui nous différencie est bien le fait que nous avons des sentiments et des observations, des opinions qui nous sont propres.
Notre société a fait que, par le biais des réseaux sociaux, la femme en général, ou l’homme, ressente en permanence une douleur de non-reconnaissance et ce, dans toutes les catégories sociales, du président de la république française au travailleur indépendant.
On se souviendra même de la réaction des ex-ministres au changement de ministère, de leurs amertumes et leurs déceptions de devoir quitter le gouvernement, en 2005 par exemple.
On ne parlera pas de ceux qui se sentent insuffisamment considérés dans leurs filiales, policiers, buralistes, infirmiers, enseignants, chauffeurs de taxi ou techniciens de surface, sans même vous suggérer l’idée de reconnaitre que mêmes les groupes sociologiques définis par des caractéristiques démographiques réagissent à toute attaque faite à leur genre, leur âge, leur religion, leur attribut physique !
Alors mesdames, mettez tout ça dans un même sac, secouez très, très fort ! Et nous voilà ! Blanche trop pâle, arabe trop bronzée aux cheveux crépus ou trop bouclés, noire trop grosse ou planche à pain. Trop jeune pour commencer un business, pas prise au sérieux car on a une bonne paire de fesses et que c’est considéré comme humiliant de voir une paire de fesse bosser si dur.
Alors allons-y !
On repart sur notre sujet principal : la productivité et sensibilité. Je me lève ce matin à 8 heures tapantes, malgré le film Netflix de la veille que je n’ai évidemment pas eu la force d’arrêter à temps, me voici en manque de sommeil complet, mais pas que … En arrêtant mon alarme, je jette un coup d’œil aux messages reçus la veille ou pendant la nuit.
(Souvenez-vous bien de ce moment qui a lancé le feu, départ d’une journée ordinaire dans ma vie.)
J’attrape donc ma tasse de café et j’entends la sonnerie du bas. Ma femme de ménage au Maroc fait son apparition dans mon lundi déjà secoué par un texto non souhaité, et la journée démarre sur une ambiance de dopage de motivation.
J’avais remarqué déjà à mon retour à la Villa que notre employée ne faisait plus son travail correctement. Evidemment, les nombreuses absences des propriétaires de la dite villa ainsi que mes allers/retours faisaient qu’elle se sentait certainement intouchable et n’avait aucune envie de fournir des efforts supplémentaires quant à la propreté de la maison.
On commence donc par un examen de la propriété afin de lui montrer les raisons pour lesquelles les clients n’accepteraient plus de louer cette villa si elle ne l’entretenait pas correctement et que par conséquent elle risquait de perdre son travail.
Alors afin de lui donner le gout du défi, je m’efforce de sourire et lui fais part de mes remarques une à une, mais de façon ludique. C’est parti ! J’enfile mon masque de Madame Soleil, good vibes and smile, alors qu’en réalité je n’ai qu’une envie, retourner au lit et relire le message qui est resté dans un coin de ma tête ce matin.
J’en profite pour vous donner les clés de ce que j’appelle le « Dopage de motivation » qui m’a permis, avec les années, dans mon domaine, d’apprendre sur le terrain et sur le tard à gérer des équipes différentes, des clients mécontents, et des employés qui en demandent un peu trop.
Alors pour ça, 4 clés :
- Donner l’exemple : S’ils vous voient faire, ils comprendront que vous ne dites pas ça pour les faire bosser, mais que c’est ce qu’on a attendu de vous auparavant et que vous souhaitez gentiment leur inculquer les mêmes valeurs du travail.
- Fixer des objectifs réalistes en tenant compte des compétences de chacun sans les brusquer.
- Envoyer en même temps que chaque retour négatif des retours positifs, afin de montrer à la personne qu’elle sait déjà faire et qu’il faut seulement un peu plus de focus et d’envie.
- Créer une bonne ambiance. (Évidemment vous êtes jeune et même si certaines personnes vous respectent pour votre travail, vous avez tout à fait le droit de parfois vous faire passer pour l’ignorante afin d’amuser la galerie ou simplement de mettre une bonne ambiance et de jouer au clown éducateur en leur montrant que tout peut être fait dans la bonne humeur, ça ne les rendra que plus créatifs).
Aller c’est parti !
Productivité ou sensibilité mises à mal ou non, il est temps de rassembler mes papiers, mes documents, agenda, échantillons, sac de tissus et de filer en ville pour enchainer mes 3 prochains rendez-vous.
Sur la route, petite pensée pour ma chère maman comme tous les matins, je décide de l’appeler pour lui faire un coucou. (Je ne suis pas pour le téléphone au volant, mais malheureusement pour moi, la voiture … c’est un peu mon bureau quand je suis sur le terrain) Donc on va faire semblant d’oublier ce que je viens de dire ! Après une petite remise à niveau avec ma mère, elle me rappelle donc que c’est la journée que j’attends avec impatience chaque trimestre … je dois payer mes impôts. Vraiment tout ce que j’avais envie d’entendre afin de faire briller ce beau lundi.
« Alors Maman donne-moi la bonne nouvelle. »
Bam – allez …. 973 euros d’impôts en plein hiver et en pleine production ! J’adore ! J’ai 25 ans mais l’état ne me loupera pas, ça c’est certain … alors que faire… Je paye ! N’essayez même pas de trouver de solutions alternatives. Vous n’en trouverez pas. Il suffit alors de faire comme si cet argent ne vous appartient pas, mais leur appartient et que vous leur rendez tout simplement ce que vous leur devez. Basta.
On continue donc la discussion, mais cela dit j’ai cette boule dans le thorax, boule qui ne fait que grandir … Vous savez, le genre de moment où l’on se prend des gros titres dans la tête à chaque nouvelle information en rapport avec votre business, votre statut, vos impôts, vos livraisons, votre production. Enfin bon, je vous épargne les détails et je me demande si c’est un cauchemar ce matin ou si je vais finir par me réveiller.
La boule de feu dans mon thorax grandit et j’enchaine mon 2eme meeting comme si de rien n’était, n’ayant pas le choix. Je suis devant mon équipe et je me dois de motiver tout le monde afin de récupérer la production à temps. Donner toutes les directives sans oublier évidemment qu’à chaque fois que je rentre pour une nouvelle production il faut parler salaires. Eh oui.. Dans une entreprise Slow Fashion, si vous voulez avancer avec les bonnes personnes et dans le respect de l’environnement, même au Maroc, il faut savoir verser un salaire français et à chaque fois que votre chiffre d’affaire augmente vous devez évidement leur offrir une petite promotion.
Alors c’est parti, on parle chiffres, chose que je déteste le plus au monde. Si certains d’entre vous se souviennent bien, il me semble que j’avais une moyenne de 4 en maths, au grand désespoir de ma famille de mathématiciens.
Ouf ! Bon, les deux meetings sont terminés. Je rentre dans ma voiture et j’ai cette envie insoutenable de pleurer. Encore une preuve que ma productivité et sensibilité sont intimement liées.
Oui, oui la petite fille de 25 n’est pas un robot et, pire que ça, comme certains le savent, je suis super émotive. Alors oui, c’est super cool de gérer son entreprise lancée à 21 ans mais ça ne change rien au fait que parfois vous avez le droit d’être une enfant. Je me prends donc 3 secondes dans la voiture, loin du regard des autres, pour faire ce que cet article tente de vous dévoiler depuis le départ.
GÉRER SA SUCEPTIBILITÉ AU TRAVAIL :
Pour ça on commence par se poser la bonne question :
On se parle à soi-même, car c’est important. Alors, qu’est ce qui ne va pas ma belle ?
Je vois bien que depuis ce matin il y’a une bombe qui n’attend qu’à exploser, juste là … logée dans ton thorax, compressant ton artère principale.
1 – Tout va bien, rares sont les journées où tout va mal, je dirais même que « tout va mal » n’existe que dans votre tête. Alors on positive !
2 – On analyse d’où vient la déception qui a fait de cette journée ce qu’elle est, tout simplement.
C’est là que j’en reviens à ce message. On a beau faire les dures, la réalité nous rattrape toujours, et oui, on a bien 25 ans, mais quand même … nous en aurions 35, notre vie privée referait toujours surface pour empiéter tendrement et lentement sur votre vie professionnelle. Pour ça, rien à faire, on ne chassera jamais de son cœur le petit pincement comme on a tenté de chasser l’image de son esprit. Ce message explose à mon visage et la voilà la raison.
3 – Je vous propose donc d’accepter complètement ce sur quoi vous n’avez aucun contrôle et de vous concentrer sur ce que vous pouvez changer et contrôler.
Laissez vos émotions remonter, sortir, elles ont en ont besoin autant que votre caniche a besoin d’aller faire un tour dehors au moins une fois par jour.
Votre susceptibilité aujourd’hui n’est probablement pas directement liée aux mauvaises nouvelles de la matinée, ni au fait que vous devrez porter un masque toute la journée et sourire avec ce constant compte à rebours dans votre thorax.
Pour être honnête, quand vous décidez d’être votre propre patron et celui des autres, c’est la base du jeu, cela doit devenir naturel, automatique. Porter un masque est la seule manière de vous protéger, vous et votre business.
Cela dit, vos émotions elles, ne le sont pas et plus vous les chassez, plus elles vous pourchassent.
Solution :
Je vous propose donc de faire de l’auto-motivation, reprendre votre journée ou vous l’avez laissé et de vous adresser des messages tels que : « Je vais réussir cette présentation car je vais m’assurer d’y être bien préparée», ou «Quelques minutes, c’est tout ce dont j’ai besoin pour relancer ma journée sur le bon pied».
Vous êtes fortes et vous méritez toutes que l’on vous respecte, vous devez et êtes capables d’avoir le contrôle sur la quasi-totalité de vos actions.
Alors reprenez vous rapidement et analysez le problème lorsque une tempête s’apprête à empiéter sur votre productivité et sensibilité.
Regardez-vous dans le miroir, dites-vous à quel point vous êtes intelligentes et fortes, et votre intelligence vient surement du fait que vous êtes sensibles. Alors ?
N’oubliez jamais qu’une simple impression de contrôle peut faire toute la différence.
Maintenant que votre productivité et sensibilité sont en harmonie, n’hésitez pas à suivre nos autres conseils sur http://www.lacerf.com !